Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/102

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séder irrésistiblement ; elle dormit longtemps et profondément, faisant un rêve étrange. Elle voyait l’homme conduire Henri à travers des rues mornes, jusqu’à ce qu’ils arrivassent à une maison de grande dimension, où l’on apercevait de la lumière dans une des chambres d’en haut. — « C’est ma chambre, » dit l’homme, « celle où est la lumière, » mettant la clef dans la serrure. « Je suis fâché que le corridor ne soit pas éclairé, mais il n’y a qu’à aller tout droit devant soi. » La porte se ferma ; et, avant qu’Henri eût poussé loin ses pas, il se vit accosté par un autre Géant qui, prompt comme l’éclair, lui mit sur la bouche un emplâtre somnifère qui le fit tomber, insensible, entre les bras de Double-Face.

« Vite on apporta une lanterne, à la lueur de laquelle on mena le Ministre dans un arrière-salon où siégeait, l’attendant, un troisième Géant.

« Bien fait ! Double-Face, » cria-t-il, quand ils entrèrent, portant leur fardeau inanimé. « Il n’y a pas de temps à perdre, les gars ! — Guillot, va tout de suite harnacher Jerry, et amène la voiture, car il faut être loin, avant la pointe du jour. » — « Tiens-tu prêt le bagage ? » demanda Guillot avec un mauvais sourire. — « Tu peux être tranquille là--