Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/133

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heures s’étaient écoulées, depuis qu’elle avait laissé les Géants captifs de leur magique sommeil, et son cœur battait vite dans l’attente, cela lui semblant impossible que le navire pût arriver à temps pour sauver Henri par les moyens naturels : tout ce qu’elle pouvait faire était donc de se fier à la Fée. Sa confiance se vit enfin récompensée. — Le Génie fut défait ! Après avoir endommagé le vaisseau et apporté du retard à sa marche, il finit par souffler un tourbillon terrible, qui s’efforça de faire sombrer le bâtiment ; mais voyant vaine sa tentative suprême, et Rubis et l’équipage persévérant toujours à tenir, malgré lui, leur route, il les abandonna aussi soudainement qu’il était venu, s’en allant de lassitude.

« Avec ce calme bienvenu, parut une brise légère, soufflant en sens favorable ; et, comme reconnaissant du repos qui suivait sa lutte contre la tempête, le vaisseau vogua droit dans ses eaux et bientôt prit une allure rapide.

« Quand on fut en vue de la caverne, l’Esprit discerna la figure d’un homme guettant à l’entrée : celui-là, elle le reconnut bien pour n’être autre qu’Henri, car il avait passé à regarder et à attendre toutes ces heures d’angoisses.

« Peu d’instants leur restaient pour accomplir l’œuvre. Vite les matelots apportèrent leurs câbles et attachèrent solide-