Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/142

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parfois, ou trop douces. Très-impressionné, le jeune Prince déclara que, quand il serait roi, il prendrait exemple sur son cousin Beaujeau. Il ne renverrait pas la Fée Liberté, mais obtiendrait son consentement d’agir toujours amicalement vis-à-vis de Justice. Il s’efforcerait de faire disparaître ce qu’il considérait comme une tache pour la nation, à savoir la réputation qu’elle s’était faite de donner abri à tout rebut de l’étranger, sans discerner entre des exilés honorables et certains malfaiteurs dénués de tous scrupules. Au lieu d’accueillir toute espèce de gens, sur ses rivages, il aviserait bon nombre d’entre eux de chercher une île déserte, où fonder seuls une colonie, laissant ainsi exempts de troubles des pays qui, autrement, se gouvernaient bien.

Le Roi Beaujeu vint enfin se proposer pour la main de la Princesse ; ils se fiancèrent avec l’assentiment joyeux de leurs parents. Comme ils n’étaient point d’âge encore à se marier, Blanche dut attendre jusqu’à sa seizième année ; et c’est le jour anniversaire de sa naissance que le mariage se célébra en grande pompe. Elle mena une vie très-heureuse avec son cher époux, tous deux vivant pour faire le bien ; pour rendre meilleur le monde, plus heureux leurs semblables. René, après leur avoir fait mainte visite et pris sur