Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/28

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que passât son autre frère René. Ce ne fut pas long, Georges disparaissait à peine qu’arriva René courant aussi, visiblement impatient d’attraper son frère. — « René, cher, venez, venez sonner pour moi ! » La Princesse cria désespérément, pensant que si elle pouvait lui faire entendre quel mince service elle réclamait de lui, il y prêterait une oreille plus favorable ; mais l’adolescent répondit, un instant arrêté sur les marches et se penchant au-dessus de la rampe : « Impossible, ma chère sœur. C’est trop joli ! vous faites vraiment bien peu pour vous-même, comme pour tout autre ! » — « Je suis aveugle ! » cria-t-elle d’une voix perçante. — « C’est une plaisanterie, » fit René avec un rire, tout en continuant son ascension ; et tournant de nouveau la tête de son côté : « Mais vous ne supposez point que j’y croie ! » Ce disant, il joua des jambes, redoublant de vitesse, le long du corridor de l’étage supérieur.

Blanche pleurait tout haut de rage impuissante et de douleur.

Aussitôt une des filles à son service accourut vers elle, s’écriant : « Oh ! ma précieuse Princesse, qu’est-il arrivé pour que vous vous chagriniez ainsi ? que puis-je faire ? » — « Faire ! » rétorqua la Princesse, ôtant son mou-