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Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/27

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eus seulement baignés de quelque lotion calmante, qu’elle eût été reconnaissante ! — Pourquoi était-on si long à venir ? Trouverait-elle la sonnette ? elle se le demandait ; et, soulevant de l’oreiller sa pauvre tête endolorie, elle étendit les mains, pour saisir le meuble le plus près ; puis trouvant ainsi sa route d’un objet à l’autre, atteignit la porte, l’ouvrit et se tint à écouter, prête à appeler la première personne qu’elle entendrait. Juste à ce moment, son second frère, Georges, un beau garçon turbulent de dix ans, se précipita du parc dans la maison. — Oh ! Georges, est-ce vous ? » interrogea vivement Blanche ; « venez, venez à moi. » — « Je ne peux pas ! » cria le Prince, bondissant sur l’escalier, tout en répondant. — « Oh ! que c’est méchant ! » exclama-t-elle, frappant du pied dans l’impatience de sa colère : des larmes roulèrent sur ses joues, alors qu’elle sentit tout l’abandon de son état. — « Méchant ? » rit Georges moqueur, maintenant presque en haut des marches ; « j’aimerais savoir si vous venez jamais, quand ce n’est pas pour votre plaisir. René court après moi. » À ce moment il atteignit le palier de sa chambre, et était trop loin pour entendre. Blanche demeura, ayant peur de s’écarter de la porte d’un seul pas, et de se heurter ainsi à quelque chose : elle attendait aussi