Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/31

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Immédiatement parut aux portes du Palais une petite vieille presque aveugle, qui demandait accès, insistant sur ce qu’elle pouvait apporter à la Princesse du soulagement. Les soldats rirent, la traitèrent de folle ; et ils ne voulaient pas la laisser passer, quand le prince René, qui rentrait justement d’une promenade à cheval, s’enquit de ce que voulait la bizarre vieille. Mis au fait, il songea qu’il n’y avait point de mal à ce qu’elle essayât, et lui dit avec bonté : « Venez, ma vieille dame ; si vous réussissez, votre fortune est faite. Mon domestique va vous faire entrer, » et on la mena dans le Palais, à la chambre de Blanche. S’avançant vers le lit, elle plaça sa main sur les yeux de la malade, murmurant : « Pauvre enfant ! » — « Qui est-ce qui parle ? » fit Blanche, presque avec un cri, car son oreille prompte reconnaissait la voix de la vieille femme à cause de qui elle subissait une punition. — « Ah ! vous me reconnaissez, petite Princesse ? » répondit l’autre avec douceur. « J’ai entendu parler de votre malheur et viens vous offrir mes services. Si vous acceptez, il vous faut mettre entièrement entre mes mains. » — « Êtes-vous venue me guérir, alors que je n’ai point voulu vous venir en aide ? » demanda avec incrédulité la belle aveugle. — « Je calmerai votre douleur ; mais ne vous