Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/35

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prirent modèle sur elle. Cependant la Fée Égoïste ne la quitta point encore tout à fait ; et, en conséquence, elle resta aveugle.

Un jour, ils étaient allés faire une grande promenade en voiture dans le pays où, le long des sentiers écartés, se cueillaient des mûres, amusement que les princes aimaient beaucoup ; et René avait promis de se charger tout particulièrement de Blanche. Il se trouva qu’une des petites princesses, Sibylle, était souffrante, sortant d’une rougeole, ce qui l’empêcha de se joindre à la compagnie : aussi s’estimait-elle fort malheureuse d’être la seule qu’on laissât au logis. La mignonne, dans sa détresse, fit appel à sa sœur, lui demandant de rester avec elle ; mais Blanche était trop avide de prendre part à un plaisir, pour céder à sa demande. — Ce serait une si joyeuse journée, avec ce temps si beau, les garçons d’un tel entrain ! Quelle misère, de rester à la maison, avec cette enfant malade ! Et, essayant de calmer sa petite sœur, elle partit avec les autres.

Peu d’instants après qu’on fut descendu de voiture, un gros insecte d’aspect brillant bourdonna au-dessus des têtes, jetant les jeunes princes dans un grand état d’animation ; et, tandis qu’il fondait droit sur eux comme un trait,