Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/34

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très-durement l’autre jour que vous n’étiez point à blâmer, — j’en suis à présent très-fâchée, — j’essaierai d’être meilleure à l’avenir. » C’était beaucoup pour la Princesse que de dire cela, car elle possédait une nature impérieuse et fière. Marie, qui avait un cœur chaud et était femme de premier mouvement, saisit la main de sa jeune maîtresse dans les deux siennes, la baisant avec des larmes de sympathie et déplorant son malheur. Blanche prit la détermination de se mettre tout de suite à faire quelque chose d’utile ; et, comme elle était bonne, causa le lendemain avec ses gouvernantes, leur disant de lui faire savoir tous les cas d’infortune méritants, qu’elle pouvait secourir. Elle en apprit bientôt plusieurs, assez pour occuper ses pensées et lui permettre de disposer de son argent ; mais elle trouva bien plus dure la tâche de changer de caractère. Toutefois, en luttant pour surmonter ses défauts et en reconnaissant humblement ses torts, la jeune Princesse exerça une influence très-salutaire sur le royal intérieur. Ses petits frères et sœurs rivalisaient les uns avec les autres, à qui céderait le plus gracieusement, imitant Blanche, de sorte qu’il était rare qu’il y eût des querelles dans la nursery ou l’appartement des enfants : de même les gens de la maison, voyant si gentille leur royale maîtresse,