Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/40

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René lâcha la main de Blanche, dans l’ardeur de sa poursuite. Guidée par les voix, elle courut aussi, mais son pied glissa et elle tomba dans la rivière, que le reste des enfants était en train de passer sur un pont ; d’un faux pas elle l’avait manqué… Vite on vint à son secours, mais le bienfaisant mouchoir s’en était allé, perdu dans les eaux. Une violente brûlure lui revint aux yeux ; et elle fut obligée de quitter la bande joyeuse, pour retourner au Palais.

On envoya aussitôt chercher la vieille, qui se rendit dans la chambre de la Princesse. « Comment cela se fait-il, mon enfant ? » demanda-t-elle. — « Oh ! chère bonne Fée, — car je suis sûre que vous êtes une Fée, — de grâce, ayez encore pitié de moi, et je congédierai la Fée Égoïste. C’est elle aujourd’hui qui a causé mon infortune : car, si j’avais écouté les supplications de ma petite sœur, si j’avais renoncé à mon propre plaisir pour le sien, la souffrance d’à présent me serait épargnée.

— « Consolez-vous, enfant : le terme de votre épreuve est presque venu. Vous serez bientôt guérie. Couchez-vous, et je vous mettrai sur les yeux de la lotion calmante, puis verrai à vous faire rentrer en possession de votre talisman. » Aussitôt que la Princesse fut un peu soulagée, la