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Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/41

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vieille chercha le prince René, lui demanda s’il voulait entreprendre de ressaisir le mouchoir de sa sœur. « Cela demandera du courage et de la persévérance, » dit-elle ; « mais vous êtes noblement doué, je vous ai donc choisi pour cette tâche. » Le jeune Prince, quoique frêle et d’une structure délicate, avait le cœur brave autant que bon ; les souffrances de sa sœur le peinaient sincèrement, causées (il le sentait) entre autres choses par sa négligence : il n’était que trop aise de servir à lui procurer quelque soulagement. — « Habillez-vous alors de ce costume, » dit la vieille, lui en présentant un de la nuance la plus belle et d’un tissu particulier. « Il faut plonger dans la mer où, en suivant vos instincts secrets de bonté, vous trouverez un guide, pour vous instruire de ce que vous avez à faire. Votre habit vous permettra de vivre sous l’eau, il est doué d’une vertu magique. Usez de promptitude et faites route, tout de suite, au royaume souterrain du Génie Tempête, qu’il vous faut vaincre avant de pouvoir rentrer en possession du mouchoir. » Sans perdre de temps, le jeune Prince fit ses adieux à sa famille, et, partant avec la ferme résolution de triompher ou de périr, plongea dans les profondeurs du fleuve.

Comme il nageait, s’éloignant vers la mer, il vit nombre