Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pondit ; « Tu m’as vaincu, et je suis contraint d’obéir. À cette heure même s’ouvre la porte pour te donner issue. Prends donc le mouchoir de ta sœur et va-t’en. » Le Prince se saisit du talisman avec rapidité, et, s’élançant légèrement par <brla porte ouverte, plongea de nouveau dans la mer. Sans traverser d’accidents ni rencontrer d’aventures dans sa course, il atteignit le rivage natal, et remit aussitôt le mouchoir aux mains de la vieille.

Vous pouvez vous imaginer le ravissement de Blanche en recouvrant le précieux objet, et comment fut à son retour fêté et loué le brave jeune Prince. Il y eut de grandes illuminations en son honneur, et tout le peuple de Terre-Libre se réjouit de l’avoir un jour pour roi.

La famille royale, peu de temps après, se rendit à une résidence de campagne sur les frontières de Terre-Juste. Un jour, les enfants s’en furent tous pêcher au bord d’un courant à truites, lequel passait par les bois de la couronne.

Blanche était assise bien en sûreté sur un talus gazonné, tandis que ses frères s’éparpillaient de côté et d’autre ; et elle souhaitait de voir clair, afin de lire et que le temps lui fût moins lourd, quand elle entendit un élan soudain par les arbres, et quelque chose tomber pesamment à terre, en gé-