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Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/59

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la Princesse à la recherche de la suite et des frères de la jeune fille ; qui, absorbés par leur pêche, semblaient l’avoir oubliée. Grande fut leur surprise, non moins que leur contentement, de savoir qu’elle avait recouvré la vue ; et ils furent vite amis avec le Roi, qu’ils regardèrent comme un héros de roman, son histoire une fois entendue.

Ils revinrent tous au Palais, où l’escorte du Roi les avait précédés, afin d’annoncer sa visite aux parents de Blanche. Celui-ci fut reçu avec tous les honneurs dus à un potentat voisin, renommé déjà pour la sagesse de sa conduite. On servit un repas somptueux qui réunit fort joyeuse compagnie, car c’était un jour important pour les deux royaumes : il avait vu sauve la vie du roi Beaujeu et l’éclat de ses yeux rendu à la princesse Blanche. Quand vint enfin l’heure de se séparer, la famille royale regretta que le jeune souverain dût la quitter si tôt, et insista pour qu’il lui fît bientôt une visite plus prolongée. — « J’en serai ravi, » dit-il, « quoique (il ajouta ceci en riant) ma vie soit en plus grand danger quand j’approche de Terre-Libre, dont mes ennemis les Géants ont fait leur refuge. Mais je me confierai aux Fées ! » Et, montant son superbe cheval, il leur fit à tous un adieu cordial. Blanche se rendit alors dans sa chambre, toute