Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/58

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contre nous, prêts à nous tuer ! » s’écria-t-elle. — « Ce n’est pas vraisemblable, » répondit le Roi, se levant aussi. « C’était très-hardi à celui qui a tiré sur moi de s’aventurer sur les domaines de votre père ; aussitôt qu’il me vit tomber, il a dû être satisfait et s’enfuir. J’espère que mes gens seront bientôt ici. » — « Mais vous m’accompagnerez au palais, n’est-ce pas ? » fit Blanche. — « Avec le plus grand plaisir, » répliqua le Roi, « quoiqu’il ne me faille point attarder beaucoup. Les nouvelles de cette affaire s’ébruiteront vite au dehors, et je ne voudrais pas laisser croire un seul instant au peuple que le champion de la Fée Justice est tombé victime du vil coup de feu d’un Géant. Votre grande Fée, Bonté, a, par votre entremise, pris soin de mon salut, et les bonnes Fées nous défendront toujours, rendant vaine la malice des méchants, si nous suivons les ordres de ces protectrices. »

Le Roi fut interrompu là, par l’approche de son escorte suivant la trace de Magique, son coursier tout fier de montrer le chemin. C’était un magnifique cheval de bataille noir que Magique ; et si transporté de plaisir à la vue de son maître sauf, qu’il abîma sa robe luisante contre les arbres, en se livrant aux ébats de sa joie. Après avoir brièvement raconté l’aventure à sa cour inquiète, le Roi accompagna