Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/61

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La maison royale apprit cette nouvelle et s’assembla pour assister au départ de la Princesse. Comme ils demeuraient dans l’attente, sans respirer et considérant du seuil tout l’horizon, le battement de vastes ailes se fit entendre au-dessus de leurs têtes, et ils virent descendre le char féerique, porté par ses cygnes. La Reine Bonté, parée magnifiquement comme la première fois, éblouit tous les yeux par la splendeur de son appareil. Mettant le pied hors du char, elle prit Blanche dans ses bras et l’embrassa ; puis, se tournant vers le Roi et la Reine, promit de ne pas garder leur fille trop longtemps, et de la leur rendre fortifiée dans ses bonnes résolutions, et plus intimement engagée dans cette vie toute de bien qu’elle avait commencée.

À ces paroles et s’inclinant en signe d’adieu, elle remonta dans son char, ordonnant à la Princesse de s’asseoir à côté d’elle. Alors les cygnes étendirent les ailes orgueilleusement et prirent un haut essor. Pendant que tout le monde était à attendre anxieusement l’arrivée de la Reine des Fées, la disparition de la vieille aveugle avait eu lieu, sans que nul y prît garde : mais c’est immédiatement après le départ de Blanche que les habitants du Palais découvrirent, à leur grand chagrin et non sans quelque effroi, qu’elle aussi était