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Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/62

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partie… On ne savait où ni quand, mais chacun regretta la perte de la bonne vieille dame.

Rapidement emportée dans les airs, Blanche frémissait de plaisir à cette sensation délicieuse, et elle se posa entre les coussins, dans un état de rêveuse félicité. Tout droit, filaient les fiers oiseaux vers une magnifique étoile, qui était le royaume de la Reine des Fées. Là, l’air sembla changer, devenir élastique et tout chargé d’espoir, comme une atmosphère de ciel, par en bas et de partout baignant dans la gloire d’or d’un soleil qui brille comme le nôtre, mais sans son pouvoir de brûler ou de dessécher ; ressemblant plus dans son calme à la lune, et répandant sur le firmament une lueur vraiment céleste. Une quiétude parfaite envahit Blanche, quand elle entra dans la région enchantée et huma l’air embaumé ; elle sentit qu’elle avait laissé derrière elle toutes les luttes, les responsabilités, l’effort, et qu’elle entrait dans le port du repos. Bonté était presque fâchée de troubler cette extase, mais lui dit enfin : « Regarde, Blanche ; au-dessous de toi est la vallée du Contentement avec l’or de ses champs de blés, ses bosquets d’orangers, ses pâturages verdoyants et ses éternelles rivières. À droite, vois, s’élance dans les nuages la montagne de