Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/64

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petite mortelle, elle en a presque assez vu pour aujourd’hui. Rafraîchissons-nous après notre voyage, » ajouta-t-elle, souriante, en prenant la main de la Princesse et lui montrant le chemin, pendant que suivaient les Fées. Elles traversèrent plusieurs salles hautes, les unes de corail, d’autres de rubis, certaines de pierres précieuses variées ; et le pas de Blanche se faisait aussi léger que celui des Fées, car le contentement de son cœur donnait de l’élasticité à sa marche ; et ce qu’elle éprouvait, c’était comme si elle foulait l’air même.

Finalement, elles entrèrent dans le lieu des banquets, une salle aux proportions immenses et d’une hauteur extraordinaire. Les murs étaient d’émeraude, énormes et irréguliers comme des rocs, présentant l’aspect d’une grotte ; au pied se précipitaient des cascades de nectar, tombant d’un jet impétueux dans un bassin circulaire. Un dais planait au plafond, le cachant ; des guirlandes de roses contournaient amoureusement les piliers d’émeraude coupant les parois de la grande salle, et pendaient en festons de l’un à l’autre, ménageant des bosquets ou des allées. Les arbres les plus rares croissaient en cet endroit ; et, sur leurs branches, reposaient les Fées musiciennes, resplendissantes d’une parure