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Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/89

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malheureux ménage avait perdu cinq enfants, alors qu’un lui était né depuis. Thomas, à son tour, se vit atteint du même mal, et demeura des semaines entre la vie et la mort, Catherine usée et anéantie de veilles et de chagrin. Pas un murmure, cependant, n’échappa aux lèvres de l’épouse ; patiente et douce, tendre et consolante, elle avait été un ange pour le pauvre malade qui, dans le fort de l’abandon, élevait une prière de gratitude au ciel à cause du don qu’il lui avait fait d’une si parfaite femme, le sauvant de tout acte de désespoir.

« La paroisse les avait aidés, mais si strictement qu’ils ne pouvaient regagner de forces pour le travail ; et tout ce qu’ils avaient possédé jadis s’en était allé, pour leur procurer le nécessaire, au cours de leur maladie. Personne ne voulait leur donner de l’ouvrage tant qu’ils étaient en haillons ; et il y avait, dans leur coin de ville, par centaines, tant de pauvres pareils à eux qu’on ne pouvait rien faire pour les secourir.

« Tom était trop faible encore pour reprendre son métier ; il avait essayé en vain de faire de petites tâches, et c’est ainsi que sa femme et lui en étaient arrivés à mourir presque de faim, faute d’une main sympathique tendue à leur besoin cruel.