l’ongle jamais coupé de son pouce, que dit, ou que ne dit point la terrible Canidia ?
— « Ô fidèles témoins de mes œuvres, Nuit, et
toi, Diana, qui commandes le silence quand nos
mystères s’accomplissent, maintenant, maintenant,
venez ! maintenant tournez contre les demeures de
mon ennemi votre colère et votre divinité. Tandis
que les bêtes fauves se cachent dans les forêts
terribles, languissantes d’un doux sommeil, que
les chiens de Suburra aboient contre ce vieillard ;
que tous rient de ce débauché oint d’un meilleur
nard que n’en pourraient préparer mes mains.
Qu’arrive-t-il ? Pourquoi ces poisons cruels de la
barbare Médéa sont-ils moins puissants qu’au temps
où, fuyant, elle se vengea par eux de l’orgueilleuse concubine, fille du grand Créon, et où la
robe qu’ils avaient imprégnée consuma la nou-