à nos pères, c’est nous, génération impie, au sang
maudit, qui la détruisons, et les bêtes sauvages
posséderont de nouveau cette terre ! Hélas ! le
Barbare victorieux foulera nos cendres, et la Ville
retentira du pied de ses chevaux, et, dans son
insolence, il dispersera aux vents et au soleil les
os de Quirinus ! Peut-être, tous, ou du moins les
meilleurs, cherchez-vous à échapper à ces maux
funestes ? Il n’est point de résolution préférable à
celle des Phocæens fuyant leur ville maudite,
leurs champs et leurs Lares, et leurs temples
abandonnés aux sangliers et aux loups rapaces.
Il faut aller là où nos pieds nous porteront, là
où nous appellera le Notus ou l’Africain impétueux.
Cela vous plaît-il ainsi, ou quelqu’un
a-t-il mieux à conseiller ? Ne tardons pas à monter
sur nos nefs, sous d’heureux auspices. Mais
jurons que nous ne pourrons revenir que lorsque
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épodes.