Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, I.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
livre deuxième.


Ode XVI. — À POMPÉIUS GROSPHUS.


Il demande le repos aux Dieux, celui qui est surpris au milieu de la mer Ægæenne, quand une nuée noire cache la lune et quand les astres infaillibles ne luisent plus pour les matelots.

La Thrace furieuse au combat et les Mèdes ornés du carquois demandent, Grosphus, le repos qui ne se vend ni pour les pierres précieuses, ni pour la pourpre, ni pour l’or.

Les richesses, les licteurs consulaires ne dissipent point les misérables troubles de l’esprit et les soucis qui volent autour des toits lambrissés.

Il vit heureux de peu, celui pour qui brille, sur sa table étroite, la salière paternelle. Ni la crainte ni le désir sordide ne lui ôtent son tranquille sommeil.