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satires.

vieilles histoires ; car si quelqu’un, par ignorance, vante les richesses inquiètes d’Arellius, il commence de cette façon :

On dit que le rat des champs reçut autrefois le rat de ville dans son pauvre trou : vieil ami et vieil hôte ! Dur à lui-même et soigneux des choses acquises, pour ses hôtes il se relâchait cependant de son esprit étroit. Pour être bref, il ne refusa ni sa réserve de pois chiches, ni son avoine allongée, et apportant à la bouche du raisin sec, des bribes de lard à moitié rongées, il cherchait, en variant le souper, à vaincre les dégoûts de celui qui touchait à peine aux choses d’une dent dédaigneuse, tandis que le propre maître de la maison, sur de la paille nouvelle, mangeait l’orge et l’ivraie, laissant les meilleurs mets. Alors le rat de ville lui dit : « Ami, quel plaisir trouves-tu à vivre pauvre sur ce sommet, parmi les rochers et les bois ? Ne préférerais-tu pas les hommes et la ville aux forêts sauvages ? Mets-toi en route, crois-moi,