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livre ii, satire viii.

pania. La peur fut plus grande que le mal ; voyant qu’il n’y avait point de danger, nous nous rassurons. Rufus, la tête baissée, pleurait comme si son fils était mort prématurément, et il n’en eût point fini, si le sage Nomentanus n’eût ainsi réconforté son ami : « Ô Fortune, quel Dieu nous est plus cruel que toi ? Toujours tu te plais à te jouer des choses humaines ! » Varius pouvait à peine étouffer son rire dans la nappe. Balatro, qui prend tout en raillerie, disait : « Telle est la vie ! La gloire ne répondra jamais aux peines que tu te donnes. Vois : pour me recevoir parfaitement, tu t’es inquiété de toutes les façons, prenant soin que le pain ne soit point brûlé, que la sauce ne soit point manquée, et qu’élégants et alertes tous les esclaves servent bien. Ajoute maintenant les accidents, les dais qui tombent comme celui-ci, un palefrenier qui glisse du pied et casse un plat. Mais il en est de celui qui donne un repas comme d’un chef : l’adver-