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livre ii, satire viii.

afin de racheter la fortune à force d’art. Derrière lui, des esclaves portaient dans un grand plat creux les membres découpés d’une grue, saupoudrés de beaucoup de sel et de farine, le foie d’une oie blanche nourrie de figues grasses, des épaules de lièvres séparées, comme bien meilleures à manger ainsi qu’avec les râbles. Nous voyons alors venir des merles dont la poitrine était brûlée, des pigeons sans croupion, choses excellentes, si le maître n’avait donné le motif et la nature de tout cela. Nous nous sommes vengés en fuyant, sans goûter à rien, comme si Canidia, pire que les serpents Africains, avait soufflé sur les mets.