— « Ô citoyens, citoyens, il faut d’abord chercher
l’argent ; la vertu viendra après. » Cela s’enseigne
du haut en bas du quartier de Janus ; voilà ce que
répètent les jeunes et les vieux, avec leurs bourses
et leurs tablettes sous le bras gauche. Tu as du
cœur, des mœurs, de l’éloquence, de la bonne foi ;
mais sur quatre cent mille sesterces il t’en manque
six ou sept mille : tu seras peuple. Cependant les
enfants qui jouent disent : Tu seras roi, si tu fais
bien. Sois comme un mur d’airain, ayant la conscience
pure et ne pâlissant d’aucune faute. Dis-moi
laquelle vaut mieux, de la loi Roscia ou de cette
chanson des enfants, qui offre le trône à ceux qui
agissent bien, et qu’ont chanté les mâles Curius
et Camillus ? Qui te donnera le meilleur conseil,
de celui qui dit : fais-toi riche, honnêtement, si tu
peux, sinon, de quelque façon que ce soit, afin
d’assister de plus près aux poëmes lamentables
de Pupius ; ou de celui qui t’exhorte et t’enseigne