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livre i, épitre i.

— « Ô citoyens, citoyens, il faut d’abord chercher l’argent ; la vertu viendra après. » Cela s’enseigne du haut en bas du quartier de Janus ; voilà ce que répètent les jeunes et les vieux, avec leurs bourses et leurs tablettes sous le bras gauche. Tu as du cœur, des mœurs, de l’éloquence, de la bonne foi ; mais sur quatre cent mille sesterces il t’en manque six ou sept mille : tu seras peuple. Cependant les enfants qui jouent disent : Tu seras roi, si tu fais bien. Sois comme un mur d’airain, ayant la conscience pure et ne pâlissant d’aucune faute. Dis-moi laquelle vaut mieux, de la loi Roscia ou de cette chanson des enfants, qui offre le trône à ceux qui agissent bien, et qu’ont chanté les mâles Curius et Camillus ? Qui te donnera le meilleur conseil, de celui qui dit : fais-toi riche, honnêtement, si tu peux, sinon, de quelque façon que ce soit, afin d’assister de plus près aux poëmes lamentables de Pupius ; ou de celui qui t’exhorte et t’enseigne