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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/240

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épitres.

n’attaque point, je ne veux pas détruire les vers de Livius que me dictait, quand j’étais petit, je m’en souviens, le brutal Orbilius ; mais je m’étonne qu’ils semblent corrects, beaux et touchant presque à la perfection. Si quelque mot y brille çà et là, s’il s’y rencontre un ou deux vers un peu plus élégants que le reste, il est injuste de vanter et de recommander tout le poëme. Je m’indigne qu’une chose soit blâmée, non parce qu’elle est grossièrement composée ou sans grâce, mais parce qu’elle est nouvelle, et qu’on demande, pour les anciens, non pas de l’indulgence, mais des honneurs et des couronnes. Si je doute que la comédie d’Atta marche correctement à travers le safran et les fleurs, presque tous nos pères crieront que toute pudeur a disparu, parce que j’ose critiquer ce que jouaient le puissant Æsopus et le docte Roscius ; soit qu’ils ne jugent bon que ce qui leur plaît, soit qu’ils rougissent d’en croire de plus jeunes qu’eux, et