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livre ii, épitre ii.


Épitre II. — À JULIUS FLORUS.


Florus, fidèle ami du bon et illustre Néro, quelqu’un veut te vendre un esclave né à Tibur ou à Gabiæ et il te parle ainsi : « Cet esclave est blanc et beau de la tête aux talons. Il est à toi pour huit mille écus. Il est attentif et fait au service du maître, quelque peu instruit dans les lettres Græcques et propre à quelque art que ce soit. Tu pourras le modeler comme une argile humide. De plus, bien qu’il chante sans art, il plaît pendant qu’on boit. Trop de promesses excitent la défiance ; celui qui loue sa marchandise plus que de raison veut en être débarrassé. Rien ne me presse ; je suis pauvre, mais mon argent est à moi. Personne ne te proposerait ce marché, et je n’offrirais le pareil à personne. Cet esclave a failli une seule fois,