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livre ii, épitre ii.

petit tas, autant que besoin sera ; et je ne craindrai pas l’opinion de mon héritier quand il ne trouvera qu’une moindre succession. Et, cependant, je n’ignorerai pas combien un homme simple et joyeux diffère d’un débauché et un économe d’un avare. Autre chose, en effet, est de dissiper en prodigue et de dépenser volontiers sans se donner la peine d’amasser, et, tel que l’enfant, aux fêtes de Minerva, de prendre à la hâte un instant de plaisir. Loin de ma demeure la hideuse pauvreté ! mais que ma nef soit grande ou petite, peu importe pourvu qu’elle me porte. L’Aquilo propice ne gonfle point mes voiles, mais je ne passe point ma vie à lutter contre la violence de l’Auster. Par les forces, par le génie, par la beauté, la vertu, le rang et la richesse, je suis le dernier des premiers et le premier des derniers.

Tu n’es pas avare ! soit ; mais, avec ce vice, tous les autres ont-ils fui loin de toi ? Ton cœur est-il