Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/264

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épitres.

et subit un autre droit ! Ainsi, puisqu’il n’y a pour personne d’usage éternel des choses, que l’héritier vient après l’héritier, comme le flot après le flot, à quoi servent les fermes ou les granges ? Pourquoi joindre les bois Lucaniens aux bois de Calabria, si Orcus moissonne les grandes richesses et les médiocres, insensible à l’or ? Il en est qui n’ont ni pierres précieuses, ni marbre, ni ivoire, ni statuettes Tyrrhéniennes, ni tableaux, ni argent, ni robes teintes de pourpre Gætulienne ; mais il en est qui ne s’en soucient pas. Pourquoi l’un des deux frères préfère-t-il le repos, les jeux, les parfums aux riches palmiers d’Hérodès ; et l’autre, opulent et inquiet, du lever du jour au soir, dompte-t-il par la flamme et le fer un champ inculte ? Le Génius le sait, ce compagnon qui adoucit l’astre natal, Dieu de la nature humaine, mortel en chaque homme, changeant de tête et de visage, blanc et noir. Je jouirai, et puiserai à mon