Mais c’est assez. Une autre fois, je chercherai
si la satire est ou non un poëme. J’examinerai
maintenant si ce genre d’écrire t’est suspect légitimement. Le terrible Sulcius et Caprins rôdent
avec leurs libelles, fort enroués, et tous deux la
terreur des brigands ; mais qui vit honnêtement et
qui a les mains pures les méprise l’un et l’autre.
Si tu ressembles aux brigands Cæiius et Birrius,
moi je ne ressemble ni à Caprius, ni à Sulcius ;
pourquoi donc me crains-tu ? Aucune boutique,
aucun pilier n’offre mes volumes aux mains suantes
du vulgaire et d’Hermogénès Tigellius. Je ne les
récite à personne, si ce n’est à mes amis, et même
quand j’y suis obligé, mais non en tout lieu ni
devant n’importe qui. Beaucoup lisent ce qu’ils
écrivent au milieu du Forum, ou en se baignant,
leur voix résonnant mieux dans un lieu clos. Ceci
réjouit ces vaniteux qui ne s’inquiètent ni du sens
commun, ni du temps convenable. — « Tu te plais