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livre i, satire iv.


Mais c’est assez. Une autre fois, je chercherai si la satire est ou non un poëme. J’examinerai maintenant si ce genre d’écrire t’est suspect légitimement. Le terrible Sulcius et Caprins rôdent avec leurs libelles, fort enroués, et tous deux la terreur des brigands ; mais qui vit honnêtement et qui a les mains pures les méprise l’un et l’autre. Si tu ressembles aux brigands Cæiius et Birrius, moi je ne ressemble ni à Caprius, ni à Sulcius ; pourquoi donc me crains-tu ? Aucune boutique, aucun pilier n’offre mes volumes aux mains suantes du vulgaire et d’Hermogénès Tigellius. Je ne les récite à personne, si ce n’est à mes amis, et même quand j’y suis obligé, mais non en tout lieu ni devant n’importe qui. Beaucoup lisent ce qu’ils écrivent au milieu du Forum, ou en se baignant, leur voix résonnant mieux dans un lieu clos. Ceci réjouit ces vaniteux qui ne s’inquiètent ni du sens commun, ni du temps convenable. — « Tu te plais