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livre i, satire iv.

défendras selon ta coutume : « Capitolinus est un commensal et mon ami depuis l’enfance ; il a rendu beaucoup de services à cause de moi, et je me réjouis qu’il vive en sûreté dans la Ville ; je suis pourtant fort surpris qu’il ait pu échapper à ce procès. » Ceci est du noir venin, une rouille pure. C’est un vice qui sera toujours écarté de mes écrits et de mon esprit ; je le promets, si je puis promettre quelque chose qui dépende de moi. Si je parle trop librement, si parfois je plaisante hors mesure, il faut m’en donner le droit, me le pardonner. Mon excellent père m’a enseigné à remarquer les mauvais exemples afin de les fuir. Quand il m’exhortait à vivre avec économie et frugalité et à me contenter de ce qu’il m’avait amassé : « Ne vois-tu pas combien le fils d’Albius vit mal ? combien Barrus est pauvre ? Grande leçon pour qui ne veut pas dissiper son bien paternel. » Quand il