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satires.

monde, il est sage, et personne n’a usé plus adroitement de la fortune. Si tu voulais introduire l’homme que voici, tu aurais un excellent auxiliaire qui jouerait les seconds rôles. Que je meure si, alors, tu n’évinçais tout le monde. » — « Nous ne vivons point là comme tu l’imagines. Aucune maison n’est plus honnête que celle-là, ni plus étrangère à ces intrigues. Personne ne m’y nuit, plus riche ou plus savant ; chacun y a sa place. » — « Tu m’apprends une chose étonnante, à peine croyable. » — » Cependant, c’est ainsi. » — « Tu irrites mon désir d’en approcher de plus près. » — « Tu n’as qu’à vouloir : avec ton mérite tu l’emporteras. Mæcenas est de ceux qu’on peut vaincre, et c’est pour cela qu’il a l’accès difficile, » — « Je ne me manquerai pas à moi-même ; je corromprai ses esclaves par des présents ; si je suis éconduit aujourd’hui, je persévérerai ; je choisirai les moments ; je le rencontrerai dans les carrefours ; je l’accom-