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livre ii, satire ii.
elle effaçait à l’aide du vin les soucis de nos
fronts. Que la Fortune sévisse et soulève de nouveaux troubles, que pourra-t-elle m’ôter ? Suis-je
plus maigre, et vous, enfants, florissez-vous moins
depuis qu’un nouveau possesseur est venu ici ? La
Nature, à qui la terre appartient, ne l’a donnée
entièrement ni à lui, ni à moi, ni à personne. Il
nous a chassés ? son iniquité le chassera à son
tour, ou son ignorance des ruses du Droit, ou
quelque héritier plus vivace que lui. Maintenant
cette terre porte le nom d’Umbrénus, et naguère
celui d’Ofellus. Elle n’appartient à personne, mais
elle sert tantôt à moi, tantôt à un autre. C’est pourquoi, vivez vaillamment, et opposez des poitrines
courageuses aux choses adverses. »