Dont Gyas fut victime lui-même,
Et qui d’un signe ébranle l’univers.
Que tel, plus au large, en maint sillon aligne
Ses plants d’arbrisseaux ; que celui-ci, mieux né,
Au Forum brigue d’être prôné ;
Que celui-là soit réputé plus digne
Pour ses bonnes mœurs ; qu’un autre ait des clients
Plus nombreux : la Mort, dans sa justice égale,
Puise au fond de l’urne colossale
Les noms de tous, riches ou mendiants.
Sur son cou pervers celui qui voit suspendre
Un fer dégainé, de Sicile jamais
Ne pourra savourer les doux mets ;
Nuls chants d’oiseaux, de luths, n’iront lui rendre
Le sommeil perdu. L’agréable sommeil !…
C’est aux humbles toits, aux chaumes qu’il réside.
Il lui faut quelque ruisseau limpide,
De frais zéphyrs, des vallons sans soleil.
Quand au nécessaire on borne son envie
Qu’importent des flots le tumulte croissant
Et l’Arcture, au coucher menaçant,
Puis le Chevreau qui se lève en furie ?
Qu’importent la grêle abîmant nos raisins,
La moisson trompeuse, et le verger stérile
Accusant ou l’eau d’un ciel hostile,
Ou l’été sec, ou des hivers malsains ?
Par l’extension des gigantesques môles,
Dans l’onde, à l’étroit se sentent les poissons.
Sans relâche esclaves et maçons
Comblent la mer, sous les hautains contrôles
Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/106
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée