Pour l’octroi de faveurs illégales,
L’obscurité, le mystère voulus.
Mais interpellée, et son mari complice,
La belle, en public, sort pour tel commerçant,
Tel patron d’un bateau de Galice
Pactole impur de ce couple indécent.
Ah ! ceux-là naissaient de parents sans reproche
Qui battaient Carthage en maint combat naval,
Qui domptaient le grand roi d’Antioche,
L’altier Pyrrhus, le terrible Annibal !
D’agrestes soldats postérité solide,
Remuant le col de leur hoyau sabin,
Sous les yeux d’une mère rigide
Ils rapportaient le chêne, le sapin,
Coupés dans les bois, quand l’ombre des montagnes
Changeait au soleil, et que l’heure, en s’usant,
Ramenait la paix dans les campagnes
Et délivrait les bœufs du joug pesant.
Que n’altèrent pas les siècles damnifères ?
Nos pères étaient moins bons que nos aïeux
Nous, jamais, nous ne vaudrons nos pères ;
Nos fils seront plus que nous vicieux.
Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/120
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