Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Escorte-la, sœur du chef clarissime ;
          Près d’elle groupez-vous,

L’olive en main, ô mères radieuses
Des guerriers saufs. Pour vous qui regrettez
Soit un mari, soit un père, évitez
          Les plaintes omineuses.

Ce jour de fête à jamais bannira
Mes noirs soucis : je ne craindrai ni guerre
Ni malemort, tant qu’au loin sur la terre
          Auguste règnera.

Esclave, apporte et parfums et guirlandes ;
Apporte un vin des chocs marses témoin,
De Spartacus s’il en reste en un coin
          Qui sut tromper les bandes.

Dis à Néère, aux chants vifs, d’accourir,
Un simple nœud sur sa tête myrrhée :
Si son portier te dispute l’entrée,
          Reviens sans coup férir.

Les cheveux gris amortissent la rage
Des chauds débats, des proterves amours
Sous le consul Plancus, dans mes beaux jours,
          J’aurais été moins sage.