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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/138

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XVIII

À FAUNE

   
Faune, amateur des nymphes fugitives,
Dans mes enclos, mes champs ensoleillés
Marche clément, et pars sans invectives
          Pour mes faons éveillés,

Si, chaque an, meurt le chevreau de coutume,
Si le cratère agréable à Cypris
Abonde en vins, si l’antique autel fume
          De parfums bien nourris.

Lorsque Décembre, aux nones, te refête,
Tout le bétail joue aux terrains herbeux,
Et sur les prés le bourg joyeux s’arrête,
          Oisif comme les bœufs.

Le loup se mêle aux brebis intrépides :
L’agreste bois t’effeuille ses rameaux
Gai, le colon frappe, à trois temps rapides,
          Ce sol hier plein de maux.