Aller au contenu

Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XIX

À TÉLÈPHE

   
Tu sais l’intervalle entre Inaque
Et Codrus, mort pour Athène en lion ;
     Tu sais les rejetons d’Éaque,
Les chocs livrés sous le saint Ilion.

     Mais tu ne dis combien le cade
De vrai Chio, quand nos bains seront prêts,
     Et quand et chez quel camarade
D’un froid péligne on bravera les traits.

     Verse, esclave, à Phébé nouvelle,
Verse à Minuit, et verse à Muréna,
     L’augure : aux coupes, plein de zèle,
Trois fois ou neuf, le cyathe accourra.

     Pour la poète dans la nue
Trois fois trois coups, en amant des neuf Sœurs !
     Mais des Grâces la troupe nue
De plus de trois fait défense aux buveurs,

     Ayant des rixes quelque crainte.
Vive Bacchus ! Pourquoi cessent les voix
     De ces flûtes de Bérécynthe ?
Pourquoi muets pendent lyre et hautbois ?

     Je hais toute main qui lésine :
Roses, pleurez ! que nos vacarmes fous
     Vexent Lycus et la voisine
Mal assortie à ce barbon d’époux