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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/145

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      Plus heureux le Scythe des plaines
Dont la demeure est un char vagabond,
      Et les Gètes d’un sol fécond,
Non divisé, tirant tous à mains pleines

      Leur pain, leurs fruits mis en commun !
Aux champs, là-bas, un an reste chacun ;
      Sa tâche faite, il peut s’ébattre
Son remplaçant le nourrira demain.

      Là, pour les fils d’un autre hymen
La belle-mère est loin d’être marâtre.
      Point d’épousée acariâtre,
De par sa dot ; point de galants sous main.

      Une dot, c’est l’honneur des proches,
Le doux respect du pouvoir marital,
      L’horreur d’étrangères approches :
Faillir est crime, et crime capital.

      Ah ! si quelqu’un veut mettre un terme
À nos fureurs, à nos sanglants débats,
      S’il veut que sa statue au bas
Porte : Au sauveur ! qu’il dompte, d’un bras ferme,

      Tant de licence et nos neveux
Le béniront ; car, pour nous, ô misère !
      Jaloux de la vertu sur terre,
Nous ne l’aimons que retournée aux cieux.

      Mais à quoi bon ma triste plainte,
Lorsque Thémis laisse en paix le méchant !
      Que sert des lois le labyrinthe,
Sans bonnes mœurs, lorsque l’âpre marchand

      Affronte la zone torride
Et ces climats de Borée approchant,
      Où