domine un verglas rigide ?
Lorsque toujours d’habiles matelots
Sortent vainqueurs du choc des flots,
Et lorsque enfin la pauvreté honnie
Fuyant la route des Catons,
Pousse à tout acte, à toute ignominie ?
Au Capitole transportons,
Fiers de l’appel, des bravos de la foule,
Ou dans la mer précipitons
Tous ces bijoux, ces perles, ces chatons,
Cet or vain d’où le mal découle,
De nos forfaits si nous nous repentons.
Oui, de nos passions brutales
Tuons le germe, et nos cœurs amollis,
Retrempons-les à de plus mâles
Enseignements. L’enfant des riches lits
À cheval montre peu d’adresse ;
Il craint la chasse et borne ses exploits
Au cerceau venu de la Grèce,
Ou bien aux dés prohibés par les lois.
Pourtant un père, à foi parjure,
Trompe son hôte et son frère d’usure
Pour dorer les indignes jours
De ce fruit nul. Ses vils trésors sans doute
Vont grossissant ; mais, somme toute,
Je ne sais quoi leur manquera toujours.
Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/146
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