Et l’amour du sang et des batailles
Lui fit braver les dragons en fureur ;
Ou tel qu’un lion, de la fauve mamelle
À peine sevré, surprend le daim joyeux
Qui, roulé parmi l’herbe nouvelle
Offre à sa dent un début précieux ;
Tel, apparaissant sous les Alpes rhétiques,
Drusus attaqua les Vindéliciens,
Fiers porteurs de ces haches scythiques
Dont l’Amazone usait aux jours anciens.
Qui leur conseilla cette arme ? Je l’ignore ;
Savoir toute chose à l’homme est refusé :
Mais leur ost, maître au loin hier encore,
Par un bras vierge enfin pulvérisé,
Sentit ce que peut une sève robuste
Une âme nourrie en d’immortels girons,
Ce que peut du paternel Auguste
L’exemple saint sur les jeunes Nérons.
Les forts sont issus des forts, des héroïques.
Du feu de leur père héritent le taureau,
Le coursier ; l’aigle, de mœurs belliques,
N’engendre pas le faible tourtereau.
Mais la discipline accroît la force innée ;
D’austères leçons vigorisent l’esprit
Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/166
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée