Le nautonier vogue en paix d’île en île ;
L’Honneur rougirait d’un soupçon.
Du chaste hymen s’éloigne l’adultère ;
Les mœurs, les lois ont le vice banni.
D’enfants à lui s’enorgueillit le père ;
Sans retard le crime est puni.
Qui donc craindrait Parthes, Gélons ensemble ?
Qui les guerriers monstrueux des Germains,
Tant que César reste debout ? Qui tremble
Aux chocs espagnols et romains ?
Chacun s’enfonce en ses vertes collines,
Va marier la vigne avec l’ormeau,
Puis, retournant aux liqueurs purpurines,
T’invoque, à table, en dieu nouveau.
De la patère une sainte allégresse
Répand le vin ; à nos divinités
S’adjoint la tienne : ainsi jadis en Grèce
Castor, Hercule étaient fêtés.
« Oh ! puisses-tu, doux chef, sur l’Hespérie
Régner longtemps ! » Voilà notre oraison,
Dès l’aube, à jeun, et de même en frairie,
Quand Phébus plonge à l’horizon.
Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/170
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