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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/171

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VI

À APOLLON


Dieu, qui punis l’orgueil de Niobé,
Criblas de traits le ravisseur Titye,
Sous Ilion presque en ses mains tombé
        Couchas l’homme de Phtie,

Guerrier sans pair, mais faible devant toi ;
Quoique en héros, fils de Thétis marine,
Son bras terrible allât semant l’effroi,
        La mort et la ruine !

Ainsi qu’un pin par la hache entamé,
Comme un cyprès renversé par la foudre,
De Troie enfin son corps inanimé
        Couvrit au loin la poudre.

Certes il n’eût pas, caché dans ce cheval,
Présent trompeur du camp grec à Minerve,
Surpris un peuple au sein d’un festival,
        Une cour qui s’énerve.

Mais en plein jour, fatal aux prisonniers,
Il eût brûlé jusqu’au plus petit être,
Las ! plongé même aux achéens brasiers
        L’enfant encore à naître,