Aller au contenu

Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

C’est par l’esprit, la faveur, les données
Des luths puissants qu’au Styx ne tombant pas
Éaque siège aux îles fortunées.
La Muse venge un héros du trépas,
L’emporte au ciel. Ainsi l’ardent Hercule
Goûte sa part des célestes festins
Et les Gémeaux, astres des noirs matins,
Sauvent les nefs que la vague bouscule.
Ainsi Bacchus, orné de pampres verts,
Entend là-haut les vœux par l’homme offerts.



IX

À LOLLIUS


Ami, ne crois pas que jamais ils périssent,
Ces rythmes venus d’un fils persévérant
      De l’Aufide au sonore courant,
   Pour qu’aux accords de la lyre ils s’unissent.

Si le grand Homère en haut de l’Hélicon
Trône le premier, Alcée et Stésichore,
      Et Pindare et Simonide encore,
   Graves et fiers, ont aussi leur renom.

Ce qu’Anacréon traça d’odes charmantes,
Le temps le respecte ; un perdurable écho
      Nous redit les soupirs que Sapho
   A modulés sur ses cordes aimantes.