Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/177

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Hélène n’est point la seule qui brûla
D’un feu criminel, pour une chevelure
      Bien peignée, une fine tournure,
   Un train royal, des habits de gala ;

Teucer n’arma seul d’une flèche empennée
L’arc cydonien ; plus d’un peuple investit
      Ilion ; maint guerrier combattit,
   Avant Sthénèle, avant Idoménée,

D’épiques combats ; d’autres fougueux Hectors,
D’autres généreux et braves Déiphobes,
      Pour sauver enfants et dames probes,
   Aux coups mortels dévouèrent leurs corps.

Mille vaillants chefs devancèrent Atride
Ici-bas ; mais tous, sans regrets et sans bruit,
      Sont couchés dans l’éternelle nuit :
   Il leur manqua la voix d’un Parnasside.

Du lâche au tombeau le héros ignoré
Diffère très peu. Moi donc, sur cette terre,
      Ton grand nom, je ne veux pas le taire,
   Ô Lollius, et point ne souffrirai

Qu’un oubli jaloux impunément efface
Tes nombreux travaux. Esprit toujours prudent,
      Esprit droit, le sort te secondant
   Ou se montrant sous une hostile face,

Vengeur des méfaits de la cupidité,
Insensible à l’or, tyrannique chimère,
      On te voit consul, non éphémère,
   Mais chaque fois que, juge accrédité,