Aller au contenu

Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Toi qui viens d’apprendre aux Vindélices,
   Jusqu’à ce jour te niant leurs tributs,

Ton pouvoir guerrier ? Car tes soldats modèles,
Sous l’actif Drusus, ont cent fois châtié
      Le Génaune ignorant le pitié,
   Le Brenne agile, enfin les citadelles,

Des sommets alpins affreux couronnement.
L’ainé des Nérons bientôt à fond s’engage
      Dans la lutte, et du Rhète sauvage
   Son bras vengeur triomphe heureusement.

Au fort des combats, l’on vit par myriades
Ses coups martelant tout un peuple excité
      À mourir en pleine liberté :
   Comme l’Auster, quand le chœur des Pléiades

Entr’ouvre la nue, accourt bouleversant
Les flots indomptés, ainsi l’ardent Tibère
      Poursuivait l’ennemi ventre à terre,
   Sur son coursier dans ces chocs frémissant.

Ou tel que l’Aufide, aux rives mugissantes,
Roulé emmi les champs par Daunus consacrés,
      Quand, terrible, il menace les prés
   Et la moisson de ses vagues croissantes,

Tel ce Claudius, sublime de vigueur,
Enfonçait partout les turmes des barbares
      Cuirassés,