Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/202

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Tourne vers moi tes menaces risibles,
Mords, si tu peux, qui rend les coups.
Tel qu'un molosse, un laconien fauve,
Solide appui des pastoureaux,
L'oreille droite, et par monts et par vaux
J'atteins la bête qui se sauve.
Toi, quand tes cris ont effrayé les champs,
A l'os qu'on t'offre tu t'arrêtes.
Garde toi bien, car j'ai des cornes prêtes
A transpercer tous les méchants,
Comme l’a fait le gendre de Lycambe
Ou l'ennemi de Bupalus.
Si quelque chien me déchire la jambe,
Crois-tu que je geigne en perclus?


VII — Aux Romains

Où courez-vous, cruels ? Pourquoi ces glaives,
Hier en paix dans vos logis?
De sang romain les champs, l'onde et les grèves
Ne sont-ils pas assez rougis?
Vous n'allez point de Carthage abhorrée
Escalader les fières tours,
Mener captif, sur la route Sacrée,
Le Breton rebelle toujours,
Mais faire voir, le Parthe le souhaite,
Rome-expirant grâce aux Latins.