Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/204

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Osent porter et le casque et l'épée,
Sous des castrats à flasques peaux,
Et le soleil près d'un vil conopée
Voit se balancer nos drapeaux !
N'y tenant plus, lors deux mille Galates
Tournent bride, acclamant César,
Et sur la gauche aussitôt les pirates
Cherchent un port à tout hasard.
Io triomphe ! où sont tes chars d'ivoire,
Tes bœufs que le joug respecta ?
Io triomphe ! Octave a plus de gloire
Que le dompteur de Jugurtha,
Que l'Africain qui fonda sur Carthage
Sa renommée et son tombeau.
Notre ennemi, vaincu sur toute plage,
Change sa pourpre en noir manteau.
Peut-être il court vers la Crète aux cent villes,
Jouet constant des vents amers ;
Peut-être il fuit jusqu'aux Syrtes mobiles,
Ou bien sans but il bat les mers.
Apporte, enfant, de plus larges calices,
Puis du Chio, puis du Lesbos;
Pour que l'ivresse ait des suites propices,
Verse le cécube à propos.
Je veux, Bacchus, noyer dans tes délices
Mes alarmes pour mon héros.


X — Contre Mévius