Aller au contenu

Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une aile aux hommes non donnée ;
L’œuvre d’Hercule a forcé l’Achéron.

Rien d’ardu pour l’humaine espèce ;
Notre démence escalade les cieux,
Et nos forfaits arment sans cesse
De ses carreaux Jupiter furieux.




IV

À L. SEXTIUS



Aux souffles du printemps le rude hiver s’efface,
Et les leviers poussent les secs bateaux.
L’âtre pèse au fermier, le bercail aux troupeaux.
Les champs n’ont plus leurs blancs réseaux de glace.
Vénus, au clair de lune, a mis ses chœurs en train :
Nymphes en rond, et Grâces tout ensemble,
Du pied rasent le sol, tandis que l’Etna tremble
Sous les fourneaux rallumés par Vulcain.
Parons-nous maintenant du myrte odorifère,
Ou bien des fleurs dont s’émaille Tellus ;
Puis, à Faune immolons, dans les bois chevelus,
Tendre brebis, — chevreau s’il le préfère.