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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/38

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      La raison m’abandonne alors ;
Mon front pâlit ; une larme insolite
      Glisse en ma joue et trahit vite
L’intensité de mes secrets transports.

      J’enrage, soit que dans la fièvre
De quelque orgie il meurtrisse, impudent,
      Ta blanche épaule, ou que sa dent
Avec fureur s’imprime sur ta lèvre

      Si tu m’en crois, bien que jaloux,
Oh ! n’attends rien de la foi du barbare
      Qui blesse ainsi la bouche rare
Où Vénus met son nectar le plus doux.

      Heureux trois fois et plus encore
Ceux-là qu’enchaîne un lien éternel,
      Et dont l’amour exempt de fiel
Ne s’éteindra qu’à leur dernière aurore !

XIV

À LA RÉPUBLIQUE



Vaisseau si cher, en proie à d’autres larmes,
Oh ! que fais-tu ? Reste ancré dans le port.