Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/75

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Muse, assez d’orgueil !… Ne va pas, loin des Jeux,
Toucher de Céos la lyre élégiaque :
      Avec moi, d’un plectre plus joyeux,
   Cherche des sons sous l’antre Cypriaque.



II

À SALLUSTIUS CRISPUS



L’argent caché dans une terre avare
Est sans couleur, et tu hais ce métal,
Salluste, à moins qu’un usage loyal
          De clartés ne le pare.

Proculéius dans les siècles vivra :
Il eut un cœur paternel pour ses frères.
La Renommée en ses ailes prospères
          Toujours le portera.

D’accumuler dompte la male rage,
Tu vaudras plus qu’en régnant de Gadès
Aux bords du Nil, que si tu possédais
          L’une et l’autre Carthage.

Tout hydropique est fol en s’abreuvant ;
Sa soif renaît : pour qu’elle se dissipe,
Il faut chasser la lymphe, aqueux principe,
          D’où ce blême vivant.